Jean François Bourcier

Le safran est connu depuis l’antiquité et il reste aujourd’hui encore une des épices les plus prisées au monde.

C’est en regardant un reportage sur la plus grande safranière de France que l’idée m’est venue de cultiver cette épice si convoitée.

Disposant d’un terrain de 1000 m², j’ai d’abord commencé en plantant 1500 bulbes en 2011 puis 3000 l’année suivante.

La safranière est située dans le département de la Vienne au sud de Poitiers dans le canton de Lusignan sur la commune de Celle l’Evescault.

Le safran n’a pas vraiment d’exigences pédologiques. Il faut éviter les terrains trop humides et préférer les terres argilo-calcaire ou argilo-sableuse. Privilégier les terres bien ensoleillées et éviter les terrains en fond de vallée.

En ce qui concerne la préparation du sol, un labour d’hiver ou de printemps suivi d’un passage de herse rotative est suffisant. Personnellement, j’effectue un passage au motoculteur juste avant la plantation.

Pour la plantation, j’ai choisi de mettre les bulbes en terre fin juillet début août ; je plante les bulbes sur 2 rangs jumelés distants de 20-25 cm et avec un écartement de 10 cm sur le rang (je laisse une allée de 50-60 cm entre les doubles rangs pour faciliter la récolte et autres travaux …). Il faut respecter une profondeur de 10-15 cm pour mettre les bulbes à l’abri du froid.

On peut faire l’impasse en éléments minéraux si les sols en sont déjà bien pourvus. Par contre, une fumure organique peut être faite 3 mois avant la plantation (sachant que les bulbes restent en terre plusieurs années, mieux vaut y penser avant !!!).

Le désherbage s’effectue « à l’ancienne » puisqu’il n’y a pas d’herbicide homologué pour safran et finalement c’est mieux ainsi. Il faut tout de même essayer de ne pas se faire dépasser au printemps par les adventices  ; j’ai opté pour le passage d’une bineuse puis je termine le travail en binant à la main.

La récolte s’effectue en octobre-novembre chez nous et toujours en fin de matinée. En général, elle démarre doucement jusqu’à atteindre un pic de floraison (« gourmand » en temps et main d’œuvre) qui peut nécessiter 2 récoltes dans la journée. On récolte les fleurs en les coupant (ou en les pinçant) à la base des tiges. Une fois que la cueillette des fleurs est finie, on pratique l’émondage qui consiste à retirer le pistil des fleurs  (un vrai jeu de patience) puis vient le séchage ; il faut que le safran perde 80 % d’eau pour être consommé et conservé dans de bonnes conditions. J’effectue le séchage dans un déshydrateur  électrique à plateaux.

On peut conditionner  le safran sec dans des flacons en verre fermé par des bouchons de liège. Surtout, ne pas oublier de millésimer les flacons !!! Il faut attendre au moins un mois après la récolte avant de le consommer  et il peut ensuite se conserver plusieurs années.

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